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Et des étoiles qui collent aux yeux.

2 juillet 2007

Je reprends ici.

Envole-toi dans mes mots Malice. Soigne mes maux.

Conte-moi une histoire.


Tous les étés, tous les Mercredi et Samedi, je passais mes après-midis avec la même personne. A cette époque j'allais à la messe tous les Dimanche. Et je voulais être fleuriste. La personne qui passait ses après-midis en ma compagnie, s'apelle Lucie. Elle était petite, pas mince, et joyeuse. Les gens du quartier ne l'aimait pas beaucoup. Et les soirs d'hiver, ses parents invitaient les miens à jouer à la Belote. Lucie et moi en profitions pour nous cacher sous les draps pendant que Marie nous cherchait. Ouai, je me souviens. L'odeur de cette maison me glisse entre les doigts. Tout avait un goût, la pâte à modeler et les culottes à changer. Et un beau jour, tout se brise, on traverse un grand miroir et on se retrouve de l'autre côté. Celui que l'on voyait comme un grand frère devient un danger, pas le droit de lui parler, de lui dire bonjour, et même de l'approcher. Il faut bien fermer toutes les portes à clef et suivre les recommandations de PapaMaman à la lettre. La distance Lucie-Moi devient de plus en plus grande, celle qui se cachait derrière mon ombre n'est plus que loin de moi. Les cris de son père recouvrent sa voix trop timide. Elle souffle désormais ses secrets à celle qui l'écoute le mieux et qui ne dira jamais rien, sa poupée. Je m'étale contre le carelage trop froid et comprends alors que c'est la dernière fois. La dernière tournée de gauffres au Nutella, les derniers rires emmêlés, la dernière fois que je suis le Papa et elle la Maman, la dernière fois que je m'installe sur son bureau en courant après le temps pour l'attraper, le retenir, et le serrer contre moi, pour l'étouffer, le stopper. C'était la dernière fois que je voyais cet homme trop saoul pour se poser des questions sur l'avenir de ses enfants. Lucie sera une bonne Maman, je le savais, c'est quelque chose que l'on sait. Même sa poupée avait l'impression de renaître dans ses bras. Moi, je me voyais fleur parmis les fleurs.
Aujourd'hui, je n'approche toujours pas du grand-frère et c'est avec crainte que j'entre dans cette maison. J'y retrouve l'odeur, le carelage froid et les inscriptions sur la porte des toilettes. C'est l'enfance qui revient. Non sans peur. Mes souvenirs se mélangent au champagne, et ma tisane glisse jusqu'au fond de ma gorge. Tout va bien. Je n'adresse la parole à personne, sauf à l'Homme. Celui qui parle pour Tous. Sa voix caverneuse remplie mes oreilles sans crainte de rien, je connais tout ça. J'ai connu. Il rit à pleines dents et je lui rends son sourire. Parce que j'ai appris, à rire lors d'une blague, à se taire quand il faut et ne pas répondre à côté de la plaque, j'ai appris à regarder dans les yeux même les plus terribles. Tout ça je sais, retenir mes larmes qui s'émoustillent au fond de la gorge. Bientôt mes petites, bientôt. Lucie deviendra fleuriste. C'est sûr, Lucie sera cette fleur parmis les fleurs. Lucie réalisera mon rêve de gamine. Il n'y avait qu'elle qui pouvait le faire finalement. Et ce soir, entre deux coupes de champagne, elle parle d'oiseaux de paradis et de serre en verre plus chaleureuse qu'en plastique, et les mots deviennent vite étrangers, elle continue de conter sa vie. Elle a l'air heureuse, elle a l'air bien. Mon rêve de gamine se concrétise en elle.

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13 mars 2007

Je dois juste remballer mes sentiments dans un

Je dois juste remballer mes sentiments dans un petit paquet. Faire un nœud avec le fil d’or de l’amitié qu’on avait tissé ensemble. Poser le tout sur une chaise. Et m’asseoir dessus pour les écraser jusqu’à ce qu’ils disparaissent pour de bon. Ca fait juste un peu trop mal de voir ces mots écris par elle. Je ne sais pas. Je ne m'étais pas rendue compte que je fonçais la tête baissée dans le mur. Ca fait quand même trois ans. J'aimerais qu'elle m'attrape par le col, qu'elle me souhaite joyeux anniversaire avec un sourire en forme de coeur, qu'elle m'offre le dessin qu'elle aurait fais la veille pour me faire plaisir, et que ses mots heurtent mes yeux qui ne les transformeraient pas en larmes cette fois-ci. Mais c'est impossible. Elle ne sera pas là le jour de mon anniversaire, je n'aurais même pas le droit à un petit texto, parce qu'elle ne s'en rapellera pas. Alors peut-être que l'eau de la cuvette des toilettes reflètera mon visage ayant perdu tous signes de bonne humeur avant que je vomisse notre amitié. Ou peut-être pas.

Quelques fois j'me dis que je n'ai juste qu'à vomir pour me souvenir, et tirer la chasse-d'eau pour oublier.

7 mars 2007

Et les étoiles plein les yeux.

Il y aura du bonheur à jetter par les fenêtres. Des rires échangés à longueur de journée jusqu'à en pleurer. Le soleil transpercera les verres teintés de nos lunettes. On mettra nos pieds sous le sable doux et chaud du matin au soir. Dans le décor, le ciel laissera peu à peu place à la mer. Les deux pieds dans l'eau, nous courrons jusqu'à nos serviettes sans avoir peur que la mer nous rattrape. Nous passerons sous la douche afin d'enlever les grains de sable dorés ne voulant plus quitter nos pieds. Notre coeur débordera d'amour et les gens en profiteront. L'appareil photo sera à nos côtés afin d'immortaliser les meilleurs moments. Nos yeux croiseront les sourires des touristes heureux. La glace ne sera pas plus chère que les années d'avant. On se rendra compte que le temps s'est arrêté lorsque nous sommes parties. Tourne et danse, ton jupon s'envolera avec tes pleures. On aura qu'à tendre les bras et nous toucherons les nuages. La photo dans le coin à droite de la glace nous rapellera qu'on a une vie à côté de tout ça. Le sourire imprégné sur notre visage nous empêchera de dire quoi que ce soit. Il n'y aura aucun mot pour décrire notre bonheur, juste des gestes en guise de preuves. Nous n'aurons jamais besoin de nous justifier, on aura qu'à voir pour croire. Le vide nous ne fera même plus peur. Tu emjamberas le plus beau des chevaux et je te suivrai au grand galop. Les boucles de tes cheveux s'emmèleront avec l'air de la crique. Nous volerons chacun de ces instants avant que la marée n'efface les traces de sabots marqués dans le sable. Nos vêtements emporteront l'odeur du rivage avec eux. Tu me pousseras dans l'eau qui éclaboussera ton petit visage d'enfant. Rien n'aura plus d'importance que de profiter. On n'aura pas besoin de mettre des épingles pour que les serviettes tiennent sur le fil à linge. On sirotera un diabolo sur la terasse du café. Je lirai le soleil dans tes yeux et la boulangère nous prendra pour des habituées du quartier. Tu prendras du sable avec tes mains que tu transformeras en sablier, tu répéteras plusieurs fois ce geste sans t'en lasser. On dira des gros mots pour ne pas paraître trop mignonnes. Je t'embrasserai sur la joue afin d'inscrire un peu plus la gaieté sur ton visage. On passera des heures allongées dans le sable avec un brin d'herbe à décrypter ce que veulent nous dire les étoiles. Et mes doigts glisseront dans mes cheveux éclaircis par la joie d'avoir retrouvé l'été.

Au_coucher_du_soleil

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Et des étoiles qui collent aux yeux.
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